Cahiers de brouillon - surtout premier prix- achetés par lot de 05 aujourd'hui.
J'ai volontairement et très sciemment choisi ceux là parce que j'espérais un papier moche. Tout fin, même pas blanc que je le voulais. Je recherchais ces cahiers de brouillon de mauvais qualité sur lesquels je gribouillais au cours de mes années de primaire. Le papier en était à peine raffiné, parsemé de minuscules boules de pâte que l'on n'avait pas assez filtrée ou brassée. Ce papier avait quelque chose de magique: lorsque vous en remplissiez les lignes - des pleines pages de lignes- il avait tendance à se relever sur le côté droit, sur tout la hauteur de la page, comme pour y retenir les mots que vous y aviez couchés. Je me souviens que je me prenais pour une écrivain(e ?) alors. Que, comme à l'anciene, je faisais naître une histoire, je donnais vie à des mots et que le cahier y apportait du relief.
J'en ai couvert, des pages de mauvais papier, j'en ai couché des mots, j'en ai ponctué des phrases, toujours avec autant de délectation. Que sont ces cahiers devenus ? Je n'en 'ai pas la moindre idée... Quelle(s) histoire(s) racontaient ils ? Je ne m'en souviens plus. Je garde seulement en mémoire ce papier magique qui se courbait sous la bille de mon Bic Cristal. Oui, c'était magique...
La deuxième page se remplit aujourd'hui et je suis un peu déçue. En ces temps de "parfaititude" recherchée, le papier me semble de trop belle qualité.
Pour l'instant, les mots restent plaqués sur la cellulose, comme figés...