Attention, article trèèèèèèèèès long
Depuis que nous avons emménagé en Ille et Vilaine, nous avons ce que nous pourrions appeler un "vrai" jardin. Comprenez par là un jardin suffisamment grand pour contenir un ou deux arbres, des massifs de fleurs et...un coin de potager.
C'est chouette un grand jardin: La chienne peut y courir (et y ajouter quelques crottes pour la touche déco), les enfants peuvent y construire des "insectivilles" (sic), jouer au ballon ou faire des courses de trottinette et/ou de tracteur dans la descente (et pourrir leurs chaussures/vêtements au passage et compléter leur collection de bleus et de bosses) et les parents peuvent y bouquiner ou boire une tasse de café au soleil.
Oui, mais pour que ça reste chouette, un jardin, il faut l'entretenir.
Et c'est là que le bât blesse un peu.
Parce qu'il faut avouer: depuis le mois de Mai où nous sommes entrés en possession de notre nouvelle maison du bonheur, je n'ai pas beaucoup enfilé les bottes, ni porté le chapeau de paille...
Donc jeudi, puisque la pluie s'est enfin arrêtée de tomber, c'est décidé: je m'y mets. Sitôt les enfants déposés à l'école et ma deuxième tasse de café de la journée avalée, je me mets en tenue de combat, m'empare de la fourche-bêche et
c'est parti mon Kiki !!
Bon, j'avais déjà mis la panoplie de jardinière quelques fois: j'avais tondu la pelouse, désherbé quelques massifs et autres plates-bandes....et je m'étais même attaquée au potager.
Oui mais voilà, je n'ai pas un coin de potager, mais deux. Bien évidemment, je n'avais pratiquement jamais mis mes pieds bottés dans le second. Je ne vous raconte pas la vision de cauchemar: des mauvaises herbes partout, des chardons énormes et des fleurs arrivées là je ne sais pas comment.
Qu'à cela ne tienne, c'est aujourd'hui ou jamais que je m'y mets !
Après trois heures d'intense labeur j entends le clocher de l'église (joie auditive des villages) qui se met à sonner.
Et là, quelque chose m'interloque....
QUOI ?! Qu'ouïe-je ? Qu'entends-je? Comment ça, UN seul coup de cloche ???! Mais alors ça veut dire que ça ne fait QUE une demi heure que je fourche-bêche ???!!!!
Ah mais ça va pas là, je vais mourir: je suis fourbue et j'ai mal aux bras !
Première constatation: une demi heure de jardinage me fait plus souffrir qu'une demi heure de surf informatique, de tricot, de broderie ou de cuisine....d'où, première conclusion: Je suis plus fragile et/ou moins musclée des bras que des doigts....
J'ai un gros défaut parmi d'autres, je suis perfectionniste. Et donc, quand je me mets en quête de retourner mon jardin potager, pas question que je laisse la moindre mauvaise herbe me gâcher la vue.
OUI, MAIS... du coup... j'avance pas !
Donc, dans le genre "perfectionniste mais je me soigne", je décide de me contenter de retourner la terre et de ne retirer QUE le plus gros des mauvaises herbes.
Résultat comparatif
"Perfectionniste" à gauche et "mais je me soigne" à droite
Deuxième constatation: Vous serez d'accord avec moi: la différence est loin d'être flagrante.... d'où deuxième conclusion: je vais continuer à me soigner et arrêter de focaliser sur le moindre bout d'herbe qui dépasse ! En plus, je viens d'entendre l'église sonner dix fois et je suis sûre que cette demi heure là a été plus courte que la première.
Donc, forte de cette deuxième constatation, j'ai continué à juste retourner la terre et ne retirer que les mauvaises herbes que la fourche bêche me remonte toute seule... De toute façon, si j'en crois ce que j'ai pu lire à divers endroits de la toile mondiale et de la presse: la terre finit toujours par rendre les cochonneries qui gênent.... (Pourvu que ce soit vrai ! ).
J'ai donc continué à retourner la terre de mon potager, en rêvant, à chaque fois que je levais les yeux, que mon bout de jardin pourrait un jour ressembler à celui de mon voisin.
Et vas y que je t'imagine les rangs de carottes, les grappes de haricots et les touffes de salades et d'épinards....
Troisième constatation: je suis étonnée d'entendre la cloche sonner 11 fois: j'ai raté la demie de dix heures on dirait. Troisième conclusion: le temps passe toujours plus vite quand on s'amuse et/ou qu'on a une bonne motivation.
Donc au final, je suis contente de moi parce que j'ai enfin avancé un peu au jardin, MAIS je suis loin du résultat impeccable du jardin de Monsieur Parfait.
Allez, encore un petit peu des tonnes d'huile de coude et le mien sera aussi beau un jour...